(...) Lorsque le vent balaie la surface de la

(...) Lorsque le vent balaie la surface de la terre et de la mer, emportant avec lui tout ce qui ne résiste pas à sa force. (...) L'orage, montre les nuages déchirés et dispersés, entraînés par le vent, accompagnés de nuées de sable provenant du rivage, des branches et des feuilles arrachés par la puissance et la fureur des rafales, éparses dans l'air avec d'autres choses légères.
Les arbres et les plantes seront ployés vers le sol, comme pour suivre le cours de l'ouragan, leurs rameaux tordus et déformés, leurs feuilles éparpillées et retournées.
Certains hommes seront tombés à terre, enroulés dans leurs vêtements, méconnaissables par la poussière, ceux restés debout se tiendront derrière un arbre, agrippant son tronc pour ne pas être emportés; d'autres, abritant leurs yeux de la poussière avec leurs mains, seront inclinés vers la terre, habits et cheveux volants au vent.

Que la mer agitée et tumultueuse tourbillonne, écumante entre les hautes vagues alors que le vent emporte les embruns à travers la tempête semblables à une brume dense et enveloppante.
(...) Les navires, certains avec les voiles tombées, déchirées, claquant au vent, les cordages rompus et les mâts cassés et abattus. Le navire lui-même couché dans le creux des vagues, brisé par la fureur des vagues avec les hommes épouvantés et agrippés aux débris de l'épave.
(...) Les nuages poussés par les vents impétueux projetés contre les sommets des montagnes où ils s'enrouleront en se tordant comme les vagues qui battent les rochers; l'air sera effrayant en raison de l'obscurité profonde due à la poussière et aux épais nuages.
L'air sera obscurci par la pluie épaisse tombant en lignes obliques, rabattue par l'assaut des vents, dérivant en rafales. (...) Eole et ses vents enchevêtrés dans les arbres déracinés emportés en tourbillonnant dans les vagues énormes.

Les eaux submergeant les champs de leurs vagues seront chargées de tables, couches, canots et divers autres dispositifs.
Alentour, on verra des arbres vénérables, déracinés et déchiquetés par la fureur des vents. Le ciel sera obscurci par de sombres nuages déchirés par les éclairs de la foudre et la fureur du tonnerre, illuminant de toute part la profondeur des ténèbres.
(...) Le sommet rocailleux d'une montagne avec des vallées à sa base et ses flancs où glisse la surface du sol avec les maigres racines des arbustes laissant à nu une grande partie des rochers environnants.
Dans une course tumultueuse, l'éboulement dévastateur laissera à nu les racines enchevêtrées et noueuses des grands arbres qu'il détruira en les abattant; (...) les montagnes dépouillées révélant les profondes fissures laissées par d'anciens tremblements de terre.
La base des montagnes sera largement jonchée et revêtue de débris de buissons, arrachés aux sommets élevés et précipités sur les versants, ils seront mêlés à la boue, aux racines, branches et feuilles confondues avec la boue, la terre et les pierres. Les fragments d'une montagne, tombée au creux de la vallée, formeront un barrage aux eaux gonflées de la rivière qui a déjà rompu ses rives et se précipite en vagues monstrueuses pour heurter et détruire les murs des cités et habitations de la vallée.

Obscurité, vent, tempête, déluge d'eau, forêts en flammes, pluie, foudre céleste, tremblements de terre, montagnes éboulées, villes détruites. Navires brisés, précipités contre les écueils.

Extrait des carnets de Léonard de Vinci, "Comment représenter une tempête".